Vous l’avez peut-être déjà vue, la danse du dragon qui s’exécute devant les magasins asiatiques, surtout lors des festivités du Nouvel-An. Savez vous que cette danse est censée éloigner les mauvais esprits des magasins ?
Pas seulement les mauvais esprits : Depuis la nuit des temps, la danse du dragon est toujours l’œuvre d’une école d’arts martiaux du voisinage, et cette danse annonce implicitement ceci :
– « Attention, ce magasin est sous notre protection. Pas de vol, pas de racket ou sinon … ! ».
Pour ponctuer la menace et pour montrer la valeur des pratiquants de l’école, la danse du dragon s’accompagne de démonstrations d’arts martiaux : quyên (formes codifiées), casses de briques, acrobaties, combats, et surtout cette performance technique :
Le dragon doit grimper à un mât avec ses propres pattes. C’est à dire que les deux danseurs qui sont sous la défroque du monstre doivent monter en haut du mât, en se servant uniquement de leurs jambes (notons que le danseur de tête doit justement tenir la tête du dragon qui pèse parfois jusqu’à 15 kilos). En haut du mât, des victuailles et un sac rouge contenant … espèces sonnantes et trébuchantes. C’est le prix de la protection.
Si le patron du magasin est généreux, le dragon lui fait fête en descendant. Par contre si la “bête” n’est pas contente, elle montre sa désapprobation avec les mimiques de la tête, en bousculant le marchand ou encore en lançant des ruades en direction du magasin. Dans ce cas, superstitieux ou non, le marchand a intérêt à sortir aussitôt un ‘‘supplément’’.