Il était une fois une petite fille réservée, complexée, timide maladive, bègue et introvertie, bref rien de bon pour la vie à venir ! Incapable de pratiquer la moindre activité sportive ni même manuelle, de peur du « regard des autres ».
Et puis la vie passa, et la jeune fille entra dans la vie active affrontant les mêmes problèmes relationnels, qui devenaient très handicapants : impossible de prendre un café avec les collègues de peur de devoir répondre à une question, et encore moins de prendre la parole en réunion de service.
Puis un jour, en 1981, grâce à une « heureuse rencontre » et après de longues hésitations, elle découvrit les Arts Martiaux. Les débuts furent peu gratifiants, décourageants, semés de pleurs et de multiples abandons. Les cours étaient un véritable supplice, une remise en question impossible à surmonter, et le manque de confiance en elle persistait comme un lourd fardeau, alors elle baissa les bras et se mit au tricot.
Puis un beau jour de mai 2004, la femme, qui était devenue maman, ressortit son vieux vo-phuc, réapparut aux cours, plus décidée que jamais à se remettre en question. L’âge y était-il pour quelque chose, ou bien juste l’envie de se prouver quelque chose ? en tout cas, en l’espace d’une année, après avoir assisté à un maximum de cours et de stages, elle se sentait moins « handicapée », et les arts martiaux lui révélèrent une certaine assurance, une confiance en soi (tiens encore ce mot !). Cette année-là fut tellement «riche » que son maître lui confia un cours, un cours d’enfants ! Oui, oui, un cours confié à elle-seule. La gestion de ce cours fut une révélation ! Enfin la petite élève pouvait s’exprimer et retransmettre son savoir-faire. Le passage de l’autre côté de la barrière devint un plaisir, à tel point qu’elle créa une section enfants dans sa ville puis une section «adultes » au sein de son entreprise. Qui l’eut cru ? Et c’était parti, après les cours, elle obtient son BEES1, sans l’aide de personne, l’incroyable était atteint !
Mais non, car l’aventure ne s’arrête pas là, et surtout pas à l’environnement des Arts Martiaux, car cette découverte d’elle-même a engendré beaucoup de changements dans sa vie personnelle :
- Elle a apprivoisé le mot « confiance en soi », elle assume enfin son statut
- Elle est capable de prendre la parole en public, sans bégayer, sans rougeur et avec une telle assurance que personne n’ose la contredire
- L’orsqu’elle décide de se lancer dans une action, elle y réfléchit longuement, puis fonce, met toutes les chances de son côté pour réussir, élimine tous les aspects négatifs, et ….. oh miracle ça marche !
- Elle est convaincue que : « ce sont les autres qui ont besoin d’elle, et non le contraire », et cette phrase est infaillible, elle se la répète chaque jour, impossible de perdre et de reculer maintenant
- L’optimisme est son réveil-matin
- Le plaisir de donner des cours est un conte de fée, … bien réel pourtant
- Elle réconforte, encourage, motive bon nombre de personnes qui, comme elle, ont hésité dans la vie, c’est la récompense ! non ! juste un bonheur partagé
- Les collègues viennent la consulter pour des conseils professionnels ou personnels, les rôles sont inversés, non ! Juste une transmission de savoir et de savoir-faire, de vécu et de réussite
- Elle dégage une assurance et une confiance, qu’elle a encore du mal à accepter en se regardant dans le miroir
- La liste est longue, mais l’histoire est tellement belle !
La route est encore longue, longue, longue. Lui restera-t-il assez d’années pour rattraper le temps perdu ? Peu importe, elle a trouvé sa voie, et fonce sur le chemin qui lui est offert !
Cette prise de conscience, cette fameuse « confiance en soi », cette joie de vivre et cet épanouissement tant dans sa vie professionnelle, personnelle, mais surtout martiale, elle le doit à :
TAY SON VO DAO, et bien sûr à son Maître vénéré … merci merci merci !
14/09/09 – (Voilà, ça c’est fait, comme diraient certains Tây Son)